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Origine1975
5 avril 2020

Tome 8 : Chapitre 48

Capture d’écran 2020-04-05 à 13

Capture d’écran 2020-04-05 à 13

 

       Au moment de se mettre en marche évidemment, Aden se rendit compte qu’il ne connaissait pas un seul restaurant valable dans le coin. Alors, un peu penaud, il avait fini par demander de l’aide à Naël. Celui-ci, remit de ses émotions, lui expliqua le chemin à prendre pour se retrouver devant l’indomptable, le restaurant d’un ami de leur famille.

 

       Le restaurant n’était pas très grand en lui-même, mais il comportait également des chambres d’hôtel. Aden apprit également que le Chef cuisinier, qui était un des propriétaires, portait le doux surnom de chat sauvage et qu’il excellait dans son domaine. Aden se fichait un peu de savoir où il allait manger, mais c’était très agréable de voir le jeune Naël parler librement sans sa timidité et volubilement.

 

       Ils avaient été installés dans un coin calme et intime près de la fenêtre extérieure. Bonne initiative de l’hôte ainsi il pourrait parler plus facilement avec Naël sans être dérangé par les autres clients. Un superbe bel homme d’origine italienne s’approcha d’eux et les salua en se penchant légèrement par l’avant comme le faisaient souvent les Japonais, remarqua Aden pensivement.

 

— Bonsoir, monsieur, bonsoir Naël. C’est toujours un plaisir de te voir, murmura l’homme habillé d’un costume noir et élégant.

 

– Buonasera, Juan. Comment te portes-tu ? demanda amicalement Naël.

 

— C’est moi qui devrais te le demander. Mais, je vais aussi bien que je le peux, répondit Juan d’un air pas très convaincant. Tu vas pouvoir goûter la cuisine du nouvel apprenti de Sawako. 

 

— Mazette ? Aurait-il enfin réussi à trouver une perle ? 

 

       L’homme se mit à rire. 

 

— Il se nomme Chee Qiao, c’est un jeune chinois. Il semble être déjà habitué à l’excentricité, alors c’est plutôt amusant de les voir ensemble. Chee ne se gêne nullement de remettre notre chat sauvage à sa place et c’est agréablement plaisant. Je discute, je discute et j’en oublie mon travail. Je vous laisse entre les mains d’un nouveau serveur également. 

 

       L’homme se tourna vers un jeune japonais, un peu tendu. 

 

— Shohei prend bien soin de cette table. Passer une agréable soirée et au plaisir de vous revoir. 

 

       Juan Cardoni, tel était le nom exact de l’homme en costume, les salua de nouveau avant de faire demi-tour pour se rendre à d’autre table. Aden se sentait un peu mal à l’aise dans ce genre de restaurant un peu trop luxueux. Il laissa son jeune ami décider à sa place pour commander. Dès que le serveur s’éloigna, Aden ne put laisser échapper un soupir. 

 

— Désolé, vous auriez peut-être préféré dîner dans un restaurant familial, murmura Naël, un peu gêné.

 

— Je ne suis pas habitué à ce genre d’endroit, mais il est très bien. Ne t’inquiète pas. Naël ?

 

       Le jeune homme leva les yeux vers son interlocuteur, surpris. En croisant, le regard gris – marron, Naël se sentit pris au piège. Il sentit aussitôt ses joues s’enflammer. « Merde ! Pourquoi rougissait-il autant ? » Aden ne put s’empêcher de le trouver magnifique. 

 

— Tu peux continuer à me tutoyer, tu sais. 

 

       Le jeune homme hocha la tête, devenant intimidé à nouveau. Pour tenter de détendre l’atmosphère, Aden finit par lui demander de lui parler de sa famille et de son frère. Le regard gris métallique se mit à briller de plaisir. Aden en était captivé. Naël aimait beaucoup sa famille, cela se voyait de suite. C’était tellement mignon. Le mécanicien se mit à l’écouter avec plaisir. Le jeune serveur revint bientôt avec les plats et leur souhaita un bon appétit avant de regagner la cuisine pour se rendre dans le coin pause. Il put ainsi prendre le loisir d’observer, avec un peu trop d’insistance, le jeune cuisinier en œuvre. 

 

       Petit à petit, tout le long du repas, Aden finit par lui faire parler de l’enlèvement d’il y a six ans à peine. Il put reconnaitre la force de caractère et le courage de ces gamins de dix ans pour avoir tenu sans trop de larmes contre leur ravisseur. Il ressentit aussi la pression et la peur quand ils se retrouvèrent seuls dans la forêt en compagnie de chien sauvage et tout aussi dangereux que les humains.

 

       Naël lui parla aussi de son angoisse, de sa véritable peur quand il n’avait plus ressenti son lien avec son frère. La douleur d’avoir failli le perdre pour toujours. Aden l’écouta jusqu’au bout avec attention. Il pouvait maintenant mieux comprendre pourquoi Naël pouvait avoir peur des grands chiens. C’était même tout à fait normal en soi. Il comprit aussi que cet évènement avait bloqué un peu Naël dans ses relations. Son manque cruel de confiance en lui avait dû avoir lieu ce jour-là quand il n’avait pas su quoi faire pour aider son frère.

 

       Le repas passa rapidement. Quand le serveur revint pour débarrasser la table, Aden et Naël lui demandèrent de signaler au cuisinier à quel point c’était délicieux. Shohei les remercia. Grâce à eux, il aurait une raison de parler avec Chee, le ténébreux ainsi surnommé par Sawako Sanada, le patron. 

 

       Prendre l’air leur fit un bien fou et comme il commençait à se faire tard, Aden insista pour raccompagner le jeune homme jusqu’à chez lui. Naël hésita un instant. Il avait un peu peur qu’Aden change de ton avec lui en apercevant l’immense demeure Oda-Miori, chose qui arrivait souvent. 

 

       Mais contrairement à ces peurs, Aden n’en avait cure. Connaissant maintenant le véritable nom de Naël, il s’était douté que la famille Miori ne vivait pas dans une petite maison de quartier. Cela aurait été des plus surprenants. Il stoppa sa moto devant le portail grand ouvert. Il ne put s’empêcher tout de même de regarder tout autour, d’un air surpris. 

 

       La demeure ressemblant à un manoir semblait pleine de vie et désordonnée. Elle donnait bel et bien l’impression de luxe, mais en même temps, elle dégageait un sentiment de sécurité et de chaleur. Pourtant rien autour n’indiquait quelconque vidéo de surveillance ou système d’alarme. Étrange et détonnant. 

 

       Un petit rire lui fit tourner la tête vers Naël qui lui tendait son casque. Aden resta fiché sur le jeune homme d’un coup. « Trop craquant ».

 

— Elle détone, n’est-ce pas ? Elle appartient à nos grands-pères. Elle est tout aussi excentrique que papy Carlin.

 

— Je vois. C’est vrai qu’elle donne l’impression d’être une folie grandeur nature.

 

       Aden prit le casque d’une main et de l’autre caressa la joue de Naël. Celui-ci se troubla et ses joues rosirent à nouveau. Alors, le jeune mécanicien se pencha. Il déposa un baiser sur les lèvres comme un frôlement. Quand il se redressa, Naël le fixait les yeux ronds, les joues encore plus rouges, bouche bée. Aden sourit avant de mettre son casque. 

 

— À bientôt, Naël. 

 

       Sans laisser le temps au garçon de répondre, il se mit en route. Naël l’observa en silence pendant un long moment avant de s’accroupir et de cacher sa tête contre ses jambes et ses mains. Il resta un long moment ainsi avant de recevoir un corps contre lui. Il faillit tomber. Il entendit alors la voix de son frère contre son oreille et ses joues virèrent à nouveau au rouge vif. 

 

— Oh ! Mon petit Naël, tu me fais des cachotteries. Il va falloir tout raconter à ton frère adoré.

 

— Tu veux dire mon frère casse-pied. 

 

       Naël parvint sans trop savoir comment à se redresser tout en gardant son frère sur le dos. Celui-ci ne semblait pas vouloir s’en décrocher. Alors, il se mit en route vers la demeure tenant son frère par-dessous les cuisses. Michio lui entourait le cou de ses bras, en riant. 

 

— T’as laissé Rafaël. C’est étonnant. 

 

       Michio cacha son visage dans le cou de son frère.

 

— Oui, c’était très tentant de rester auprès de lui, mais je me suis dit que j’aurais plus de mal à me rendre à l’hôpital demain. Bref ! Alors ? C’est quoi ces petites cachotteries ? 

 

— Mimi ? Je crois bien que je suis complètement perdu. Je ne sais pas quoi faire.

 

– Bien, Docteur Mimi va t’écouter et essayer de démêler tout ça pour toi, car t’es vraiment pas doué, doué, lâché Michio en riant, en apercevant les joues à nouveau rouges de son frère. 

 

 

       Le centre apparaissait dans leur champ de vision. Le conducteur montra son laissez-passer au gardien tout en discutant un peu avec lui en russe. Léon et Sven n’en pouvaient plus. Ils avaient travaillé d’arrache-pied aujourd’hui. Qu’arrivait-il à cette ville ? Habituellement, il ne se passait pas grand-chose, mais aujourd’hui, il y avait eu deux vandalismes, trois violences conjugales et deux meurtres. 

 

       Pour décharger un peu Manu et Arthur, les deux hommes les avaient aidés surtout que certains des inspecteurs se trouvaient en plus malades et assez pour ne pouvoir se déplacer. C’était à n’y rien comprendre. Une enquête sanitaire avait été lancée au cas où ? 

 

       Après avoir garé son véhicule au parking, Léon accompagné de son coéquipier se rendit au bureau du patron. Borghèse s’y trouvait en compagnie d’un jeune homme aux cheveux noir et au visage rempli de tache de son. Il n’était pas une beauté fatale, mais il avait un certain charme indéniable. Léon avait vite compris le lien qui se liait entre son patron et ce jeune interne. Luis Martinez faisait partie du programme à une époque aussi. Il avait toujours flashé sur Armando. Mais, à l’époque, celui-ci l’avait rejeté. Non pas qu’il lui déplaisait, mais il était trop jeune et Armando ne voulait plus s’attacher à autrui. 

 

       Il avait même fait en sorte de l’éloigner au plus loin. Luis avait été envoyé en Chine. Il devait tout faire pour être ami avec le jeune fils de la famille Bào et le protéger comme il pouvait également. Il l’avait très mal pris, mais au fil des ans, il avait fini par comprendre. Mais, il avait juré que Armando lui appartiendrait un jour et il semblait bien qu’il ait réellement réussi. 

 

       Enfin pour le moment, Armando discutait avec son fils au téléphone. Léon sourit. Les grimaces de Borghèse lui montraient clairement que le père se faisait remonter les bretelles par son fils. Quelques mois auparavant, Josué avait noué une relation avec un jeune professeur de sport. Mais, celui-ci jouait double jeu et il avait fini par trahir la confiance du jeune homme en sortant avec des femmes cougars et pleine aux as. 

 

       Léon considérait Josué comme son petit frère. Il avait été le premier à lui rendre visite pour lui remonter le moral. Armando en avait fait autant. Mais, après son départ, il semblerait que des choses étranges survenaient à ce cher professeur. Josué n’était pas stupide au point de ne pas deviner que son père était en cause. Il soupçonnait également Léon. Armando finit par raccrocher en soupirant sous l’air amusé de Luis, sagement installé sur un canapé en train de lire. 

 

En apercevant les deux hommes, il les invita à le rejoindre. Sven et Léon se laissèrent tomber sur une chaise, avec aise. 

 

— Comment va Josué, Armando ? demanda finalement Léon. 

 

– À merveille. Tu avais raison Léon. Tu as bien choisi son garde du corps. Léandro lui convient très bien, raconta Borghèse, en souriant. 

 

— Il lui fallait quelqu’un qui n’est pas peur de son statut et qui soit très patient. Après tout, Josué est votre fils Armando. Pour certaines choses, il vous ressemble beaucoup trop. Alors, il lui fallait un type avec la même ténacité que Luis. 

 

       L’homme ainsi interpellé releva les yeux vers Léon et lui adressa un sourire. Il leva son pouce pour montrer qu’il était entièrement d’accord. Armando aperçu l’échange et il se mit à rire. 

 

— Ce n’est pas faux. Alors ? Comment se passe votre travail les gars ? 

 

— Usant, mais satisfaisant, répondit Sven. 

 

– Parfait. Ton frère est rentré, Sven. Si tu veux le voir, il est toujours au même endroit, répliqua, amusé, Borghèse. 

 

       Sven se releva ravi. Il les salua avant de prendre la poudre d’escampette. Le même endroit était facile à comprendre. Son frère adorait être en salle de sport. Il devait encore s’acharner contre la machine de combat. Il s’y rendit alors. Il fut surpris de le voir simplement assis sur un banc, le regard un peu perdu. Que lui arrivait-il ? Il s’approcha le faisant sursauter. Le regard marron se leva vers le grand blond et un sourire naquit sur les lèvres du plus jeune. 

 

— Salut, Svenou. 

 

— Ça fait longtemps que tu ne m’avais pas appelé ainsi, répliqua le blond en se laissant tomber auprès de son frère. Qu’est-ce qui t’arrive ?

 

— Je crois que j’ai un flemmard qui squatte un peu trop mes pensées. C’est perturbant.

 

— Ah ? Je vois ce que tu veux dire. Je crois bien que Léon et moi nous avons les mêmes symptômes, répliqua Sven, tout en laissant un petit rire se faire entendre. Ils sont jeunes. Avons-nous le droit de céder ?

 

— En tout cas, tu devrais céder Svenou. Daegan est attiré par toi comme d’un aimant. Ça se voit tellement et c’est réciproque, non ?

 

       Sven ébouriffa la tignasse de son frère. Zoran se mit à râler. 

 

— Bordel ! Tu fais chier ! 

 

— Toi aussi, Nathan t’attire comme un aimant. Tu es même étonnamment gentil avec lui. De ta part, c’est très jouissif. 

 

— N’importe quoi ! Certes, je ne dis pas qu’il n’est pas intrigant, mais je ne ressens rien pour lui à ce niveau-là, bougonna Zoran, pas convaincant pour un sou. Le cadavre d’un jeune du même âge a été retrouvé dans son Mobil homme, Sven. Qu’est-ce que je dois faire ? Pourrait-il être lié ?

 

       Sven se gratta la tête, en soupirant. Voilà quelque chose de nouveau. Est-ce que la vie bien rangée de ces jeunes allait-elle changé ? Leur passé semblait vouloir revenir les hanter. 

 

— Tu devrais lui en parler, Zoran.

 

— Pourquoi moi ? Léon ou toi pourriez très bien le faire, tenta de s’échapper Zoran, mal à l’aise. 

 

— Non, c’est à toi de le faire. T’es un grand garçon, non ? Et puis, Nathan semble t’écouter et tu arrives très bien à le faire remuer. C’est parfait. 

 

       Zoran grogna des imprécations contre son frère tout en fouillant dans la poche de sa veste. Il finit par sortir deux billets de réservation. Il les tendit à son frère. 

 

— Un ami m’a refilé ça pour ce soir. C’est un petit concert d’un guitariste étranger. Je suis certain que Daegan serait ravi de rencontrer un artiste de ce genre. Non ? 

 

       Sven observa en silence son frère pendant un long moment en silence. Finalement, il se décida enfin à prendre les deux places d’une main un peu tremblante. 

 

— Svenou ? Nous aussi, nous avons le droit d’avoir un peu de bonheur dans nos vies, tu ne le crois pas ? Nous avons toujours dû nous battre pour vivre, pour survivre. Nous avons fini par être libérés, mais nos démons sont toujours là pour nous rappeler à l’ordre, mais j’en ai marre. Avoir le droit à un peu de douceur, ça ne devrait pas faire trop de mal, non ? 

 

       Sven jeta un coup d’œil à son frère stupéfait. Rare les fois où Zoran se laissait aller et surtout qu’il parlait autant et sans vulgarité. Il sourit tout en attrapant la tête de son frère où il déposa son front contre le sien. Geste qu’ils faisaient souvent enfants pour se donner du courage et de la force à l’un et à l’autre.

 

— Merci, Zoran. Je vais en faire bon usage de ces deux places. Et pour te répondre, oui nous avons le droit de souffler un peu. Mais, c’est bien beau de me donner ce genre de conseil, ce serait bien que tu les appliques pour toi aussi. 

 

– Ouais, ouais. Maintenant, dégage avant que je te mette au tapis. 

 

       Sven se leva en riant. 

 

— C’est ça oui, ce n’est pas demain la veille !

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Commentaires
S
Omg mais je suis teeeeellement heureuse d'avoir pu lire ce chapitre !!! *-* Tout était parfait *-* <3 Le petit clin d'oeil entre Chee et Shohei, le tout petit bisou de Aden à Naël (SURTOUT CAAAAAAAA !!!!), l'allusion à ce qui est arrivé à l'ex de Josué, Léandro qui débarque ainsi... Et puis la scène entre Sven et Zoran est tellement adorable !!! :o J'aime tellement le geste qu'ils ont depuis petits, c'est tellement chou T^T <3 J'ai eu un sourire niais sur la tronche quoi T^T<br /> <br /> <br /> <br /> Rhaaaaa, vivement une suite, franchement !! :D J'ai trop hâte de voir la réaction de Daegan face à l'invitation et surtout ce qu'il se passera là-bas :') <3
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