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Origine1975
27 mars 2020

Heartshaped Abyss : Chapitre 5

Chapitre 5

Tokyo :

 

       La maison se dressait devant lui. Le jeune garçon, d’une douzaine d’années, à la chevelure d’un noir de jais, se demandait comment entrer sans se faire repérer. Il n’avait pas vraiment envie de se retrouver devant le propriétaire des lieux, mais alors vraiment pas envie du tout. Il jeta un coup d’œil au garçon l’accompagnant. C’était le rejeton de l’homme de main de son père. La plupart des gens le confondaient aux primes abords avec une fille à cause de sa chevelure noire aux reflets violets s’arrêtant au niveau des épaules. Il ne savait pas s’il pouvait le considérer comme un ami ou pas. 

 

       Avec mauvaise humeur, il fixa à nouveau la maison. Son père n’était pas parti à son bureau comme il le faisait chaque jour. Pourquoi aujourd’hui ? Il n’aurait pas pu faire comme d’habitude ? Non, évidemment. Il fallait qu’il fasse chier son fils en étant présent. Le garçon à la chevelure violette finit par se détacher du poteau où il s’était appuyé pour finalement s’approcher. 

 

— Maître Ryo ? Vous faites chier. Par votre faute, je vais encore me faire punir. Vous savez pertinemment que ma punition sera pire que la vôtre. Ce n’est pas ainsi que vous allez vous faire apprécier par vos futurs hommes. 

 

       Ledit Ryo, précisément Ryosuke Hirotaka, leva un sourcil montrant qu’il n’appréciait pas du tout le ton de voix du garçon face à lui. Ryo grinça des dents. Il n’arrivait jamais à avoir le dessus avec ce gugusse. Ça l’énervait par-dessus tout. Kaemon Iwanaga n’avait pas sa langue dans sa poche et surtout, il n’avait pas peur du fils du patron de son père.

 

— La ferme, Kaemon. Dis-moi plutôt comment entré sans passer par la porte principale. 

 

       Le garçon aux cheveux violet resta pensif un instant, se demandant surement s’il l’aiderait ou pas. Attitude faisant grincer à nouveau les dents du jeune maître. Un sourire satisfait apparut sur les lèvres de Kaemon. Il aimait bien ennuyer son jeune maître avec qui il partageait le même âge et donc les mêmes études et le même collège. 

 

       Il finit par l’emmener vers l’arrière de la résidence. Il lui montra ainsi la porte secrète lui recommandant de ne pas l’utiliser trop souvent, car sinon elle finirait par être repérée par les ennemis du clan. Elle menait vers un petit sous-sol et déboucha dans une petite réserve. Heureusement aucun serviteur ne s’y trouvait. 

 

       Ryosuke ne perdit pas de temps. Il remercia tout de même son camarade pour l’aide. Kaemon haussa les épaules tout en observant son jeune maître, amusé. Si Ryosuke pensait échapper à son père, il pourrait toujours rêver. Takafumi Hirotaka n’était pas le chef du clan pour rien. D’ailleurs, pour preuve, Kaemon se retrouva devant son père, à peine sortit-il de la réserve. Le garçon leva les yeux vers le mastodonte en face de lui. Il soupira en croisant le regard froid de son père. Et voilà, par la faute du merdeux de la famille Hirotaka, il allait de nouveau subir la colère froide de son cher père. 

 

       Ryo ne vit pas l’homme de main de son père. Il ne vit donc pas la gifle phénoménale que reçut son camarade par l’homme. D’ailleurs, il ne voyait jamais rien. Son père le lui reprochait. Ryo ne voyait rien autour de lui, car trop concentré sur sa petite personne. Seule Rieko, sa petite sœur, avait son regard et son attention. Les autres, il s’en fichait comme d’une guigne.

 

       Il entra dans sa chambre. C’était une très grande pièce avec tout le confort pour le fils et l’héritier du chef du clan. Il entrait directement dans un salon avec la dernière technologie en date. Ensuite, une autre pièce menait à la chambre et la salle de bain. 

 

       Ryo se laissa tomber sur le canapé avec plaisir. Il alluma la télé et la console de jeu pour s’amuser. Il sursauta comme un beau diable quand une petite fille de huit ans lui sauta dessus en riant. La manette vola à travers de la pièce. Le garçon soupira quand il eut le message « Game Over » sur l’écran télé. 

 

— T’es nul, Ryo. S’exclama la voix fluette de la petite fille. 

 

       Personne ne pouvait dénier qu’ils étaient frère et sœur tellement ils se ressemblaient. Ils avaient beaucoup pris de leur père, mais Rieko avait pris l’énergie et la spontanéité de leur mère. Elle donna un baiser sur la joue de son frère avant de le gronder. 

 

— Tu as encore été méchant, Ryo. Kaemon a été sévèrement puni par ta faute. Arrête de le mettre, chaque fois, dans de mauvaises situations. Tu t’es déjà dit de le mettre dans ta poche. Mais non, tu fais tout pour te faire détester. T’es un crétin. 

 

— Je n’ai pas besoin d’ami. Ce sont les hommes du clan, ils n’ont qu’à obéir aux ordres, c’est tout. 

 

— Non, mais tu t’entends parler ? Ce sont des êtres humains, Ryo. Ce ne sont pas des êtres sans cerveau. Si tu veux leur loyauté alors, montre-leur un peu de respect envers eux. Papa fait très attention à ses hommes, lui. Il prend de leur nouvelle. Il les connait bien. Il prend soin d’eux. Et ces hommes le respectent et lui sont totalement dévoués. 

 

       Ne voulant pas admettre la sagesse dans les paroles de sa sœur, il croisa les bras, boudeur, les sourcils froncés comme souvent. Rieko soupira. Son frère était une vraie tête de mule. Il n’en faisait qu’à sa tête. Cela finirait par se retourner contre lui, un de ces jours.

 

— T’es pénible. Si maman était là, tu subirais un sermon pendant trois heures d’affiler. 

 

       Le regard noir s’attrista un instant aux souvenirs de sa mère. Mais, il répondit d’une voix neutre et froide. 

 

— Elle n’est plus là. Alors, arrête de me souler avec ça. 

 

       Rieko grinça des dents. Elle attrapa l’oreiller et le balança sur la tête à son frère. La réponse se fit immédiatement. Il répliqua en attrapant un autre oreiller. Le frère et la sœur firent une petite bataille de polochon sans entendre la porte s’ouvrir sur un homme grand, mince, mais dont le regard habituellement doux était plutôt sombrement en colère. 

 

       Rieko s’arrêta nette en apercevant son père. Elle se mordit les lèvres en voyant le regard de celui-ci. Son grand frère avait encore dû faire quelque chose qui avait mis leur père en colère. Ryo finit par le repérer également. Même s’il n’en menait pas large, il ne baissa pas le regard pour autant. 

 

       Takafumi finit par pénétrer plus avant dans le salon de son fils. Il jeta une feuille sur la table basse. Sa voix avec des intonations très froide quand il prit enfin la parole.

 

— As-tu vu tes notes de ce trimestre ? Veux-tu faire honte à notre famille, Ryo ?

 

— Oh ! C’est bon. Je n’y peux rien si ces cons de profs ne m’apprécient pas.

 

— Ah ? Ce serait de leurs fautes et non de la tienne ? Si tu avais un bon comportement déjà, cela passerait beaucoup mieux. Combien de fois les as-tu insultés ? Combien de fois as-tu provoqué une bagarre en classe ? Ce n’est pas parce que cette école m’appartient que tu dois te croire le maître du monde mon petit.

 

— Bah ! Quoi ? N’est-ce pas le cas ? Aucun d’eux n’ose me dire quoi que ce soit. Ils ont trop peur des représailles. Ils se chient même dessus dès qu’il faut m’interroger.

 

       Une lueur mauvaise traversa le regard de Takafumi. Rieko songea que son frère allait beaucoup trop loin. D’ailleurs, la réaction de son père se fit rapidement. Il attrapa son fils par les cheveux le faisant hurler de rage. 

 

— Alors, comme cela tu ne te prends pas pour une merde, hein ? Je pense qu’un petit temps avec Masahiro va te faire le plus grand bien. 

 

       Il approcha son fils face à lui. Il lui leva le visage par la force. Le visage dur, Takafumi lui balança :

 

— Soit tu améliores ton caractère Ryosuke, soit je te garantis que tu vas véritablement le regretter toute ta vie. 

 

       Tenant toujours son fils par les cheveux, il le tira vers la porte. Il reprit de plus belle.

 

— Tu as tout intérêt à t’excuser auprès de Kaemon pour l’avoir abandonné comme un lâche que tu es. Tu me déçois fortement. Sache mon garçon, pour l’instant ton statut d’héritier tient encore, mais si tu continues dans cette voie, je peux très bien te le retirer sans la moindre hésitation. Est-ce que je suis assez claire ? 

 

       Pour toute réponse, il eut un grognement de douleur. Takafumi n’aimait pas agir ainsi. Il levait rarement la main sur ces enfants. Mais, depuis l’assassinat de sa femme, son fils Ryo avait complètement changé devenant de pis en pis. Sachiko devait se retourner dans sa tombe devant l’attitude de son fils adoré. 

 

       Rieko avait mal pour son frère. Elle l’adorait depuis toute petite. Ryo disait souvent qu’elle était son rayon de soleil. Mais, elle comprenait aisément la colère de son père. Elle avait aperçu les coups reçus de Kaemon par son père Masahiro. Le pauvre avait été puni à la place du jeune maître. Il n’avait pas mérité ce coup bas. Pour une fois, elle ne donnait pas raison à son frère. Il avait agi égoïstement. 

        

       Takafumi éjecta son fils entre les mains de son bras droit avant de faire demi-tour pour regagner son bureau, ayant une affaire très urgente à faire. Masahiro eut un drôle de sourire, faisant recroqueviller un peu les épaules de Ryo. L’homme lui tenait le bras avec une poigne de fer. Le garçon jeta un coup d’œil rapide autour de lui. Il vit le corps de Kaemon sur le sol, plié en deux. 

 

       Il pouvait voir facilement le dos en lambeau de son camarade de classe. Celui-ci avait les larmes aux yeux, mais il ne bronchait pas. Par contre Ryo reçut de plein fouet la haine du garçon, à son encontre. Il détourna les yeux. Il s’en fichait. Il n’avait besoin de personne. 

 

— Votre père m’a dit de faire de vous ce que je veux. Voilà une nouvelle réjouissante. Depuis le temps que je voulais vous punir, maître Ryosuke. Que voulez-vous comme punition ? Être cravaché à sec ou avec le dos humide comme Kaemon ? 

 

— Tu le paieras un jour, Masahiro, persifla Ryo d’une voix un peu tremblante quand même. 

 

       L’homme émit un rire froid. 

 

— Je voudrais bien voir ça. Vous êtes faible. Vous êtes pathétique. Vous ne méritez pas votre titre d’héritier et je compte bien vous le faire sentir à quel point vous n’êtes rien, qu’une souille merde, avec un peu trop de vanité, répliqua l’homme d’un ton froid comme la glace.

 

       Takafumi se laissa tomber lourdement sur son siège. Il porta une main à sa tête. Il n’aimait absolument pas agir de la sorte. Il aimait son fils et sa fille. Ils étaient sa chaire et son sang alors accepter de faire subir ce châtiment à son fils le répugnait, mais avait-il le choix ? Surement. Mais même Sachiko lui avait dit que leur fils partait dans le mauvais chemin. Il commençait à prendre la même route que la famille de sa femme, les Kobayashi. Ce clan détestable prenait leurs hommes comme de la marchandise. Ils les prenaient pour des boulets de canon. Ils les maintenaient en laisse avec des dettes impossibles à rembourser. 

 

       Takafumi n’était pas encore chef de clan quand il fit la connaissance avec Sachiko Kobayashi. Elle était simplement lycéenne comme lui. Ils avaient eu le coup de foudre, mais ils avaient dû cacher leur amour pendant de longues années à cause de l’entente désastreuse de leur clan respective. 

 

       Finalement, lors de sa majorité, Takafumi n’eut pas d’autre choix que de devenir le chef des Hirotaka après la mort accidentelle de son père, dans une explosion après un tremblement de terre. Takafumi garda le nouveau bras droit de son père, Masahiro. Il ne le regrettait pas. Cet homme faisait de l’excellent travail et sa loyauté était à toute épreuve. 

 

       C’est grâce à lui aussi si Sachiko et une autre de ses sœurs purent s’échapper facilement de leur famille avec l’aide d’un russe. Sachiko l’avait rejoint. Elle lui demanda asile. Comment refusé ? Impossible. Quant à sa sœur, elle resta avec elle pendant un moment avant de partir avec le russe dont elle était très amoureuse. Takafumi regrettait sincèrement de ne pas se souvenir du nom de cet homme. 

 

       Il avait bien essayé de faire des recherches, mais il semblait que le russe n’avait pas donné son véritable nom. Et puis, au fil des années, la joie était venue combler les deux jeunes gens avec Ryosuke et Rieko quatre ans plus tard. Les Kobayashi avaient bien tenté de la récupérer, mais en même temps, le clan ne pouvait pas se permettre de se mettre à dos tous les clans liés avec les Hirotaka. 

 

       Et puis, un beau matin, le drame avait eu lieu. Sachiko eut un accident de voiture. Au début, ce fut considérer comme un simple accident, mais après un plus grand examen, il apprit que les freins de sa voiture avaient sabotés. Qui avait osé ? Les Kobayashi ? Pour quelle raison ? C’était trop risqué. Ce clan n’avait aucun allié. Ce serait leur perte à coup sûr. Takafumi se jura qu’il ne finirait pas le savoir un jour, même si cela devait prendre plusieurs années. 

 

       Enfin pour le moment, il y avait d’autres choses urgentes à faire. Il devait se rendre immédiatement en Grèce. Depuis quelques mois, de jeunes enfants disparaissaient. Impossible de les retrouver. La Police faisait chou blanc. Takafumi s’en fichait un peu. Ce n’était pas de son ressort, mais voilà parmi les victimes disparues, il y avait trois enfants appartenant à trois familles travaillant pour lui. Hors de question de les abandonner ! 

 

       En faisant ses recherches, Masahiro avait fini par trouver une vente aux enchères qui allait se dérouler en Grèce, pas très loin de la capitale. Il aurait pu laisser ce travail à son bras droit, mais en apercevant les larmes de ces mères, Takafumi se sentit dans l’obligation de faire ce travail lui-même. Il avait pensé que si sa petite Rieko avait été également enlevée, il ne s’en serait pas remis. Alors, il se chargerait personnellement de cette recherche. 

 

       Il mit ses affaires à jour. Il donna les règnes à Masahiro tout le temps de son absence. Il lui faisait confiance pour bien gérer le clan ainsi que son irresponsable de fils pendant son absence. Et si à son retour, son fils restait dans ses positions alors il lui retirerait son statut d’héritier et le mettrait entre les mains de Masahiro pour l’éduquer comme il se doit. Takafumi eut un temps d’arrêt en observant une photo de Sachiko dont le sourire pétillant ressemblait à celui de Rieko maintenant. À moins que lors de son voyage une autre idée lui vienne pour dompter son impossible fils ? 

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Commentaires
S
KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!! Que ça fait du bieeeeeen de lire une suite :D Petite, mais c'est une suite quand même *-* En plus avec nos petit Hirotaka, que demander de pluuuuuus ? :') w<'<br /> <br /> <br /> <br /> Vivement une suite qui, je l'espère, ne sera pas trop tardive :p <3
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