Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Origine1975
10 novembre 2020

Tome 8 : Chapitre 52

Capture d’écran 2020-11-10 à 22

 

       Léon en avait marre. Il cherchait cette planque depuis tellement de jours. Il pensait devenir fou. Pourquoi est-ce à lui que cette enquête lui était tombée dessus ? Il le savait. Il ne savait pas dire non à Armando. Celui-ci l’avait choisi et c’est tout. Il n’y avait pas de discussion à avoir, il obéissait. Léon avait toujours agi ainsi avec cet homme. 

 

       Il soupira en buvant un café à moitié froid, assis derrière le volant d’une vieille voiture, au côté d’un autre agent choisi par Armando. Léon lui jeta un coup d’œil. Il soupira, légèrement intimidé. Comment ne pas l’être face à ce géant chinois ? 

 

       Pour quelle raison le bras droit de la famille Bào se trouvait-il impliqué dans cette affaire ? Léon aimerait bien le savoir, mais Fang Wei ne parlait pas beaucoup. Il disait juste le principal. Léon ne savait pas s’il pouvait se permettre d’en demander plus. 

 

       Pourquoi Sven n’était-il pas avec eux ? Cela l’aurait tellement aidé à être à l’aise. Il soupira. Sven et Zoran avaient la chance de pouvoir se rendre dans une certaine maison pour voir les deux petits jeunes qui faisaient battre leur cœur. Ce n’était vraiment pas juste. Lui aussi aimerait bien revoir ce petit merdeux de Rolan. Il regarda à l’extérieur, mais rien ne se passait. Il soupira à nouveau. 

 

       Le géant finit par tourner son regard vers le jeune agent à ses côtés, avec un léger sourire. Il comprenait l’impatience du jeune homme. Lui-même commençait à en avoir marre d’attendre. Il songea à son compagnon de vie, Isei. Il avait voulu le suivre en France. Il avait décidé ainsi de travailler un temps à l’hôpital de la ville où ils logeraient. Sachant que le véritable propriétaire de l’hôpital était le propre patron de son compagnon, il put ainsi avoir facilement une place. Fang ne s’inquiétait pas pour son homme. Il trouverait facilement ces marques. Il jeta un nouveau regard vers le jeune agent. 

 

– Désolé d’être ennuyeux, finit-il par dire d’un ton légèrement moqueur ? 

 

       Ne s’y attendant pas, Léon sursauta en entendant la voix du chinois, parlant français avec un très léger accent. Il chavira un peu de café sur sa chemise. 

 

– Ah bordel de merde ! grogna Léon, tentant de réparer sa bêtise, sous le ricanement du chinois. 

 

       Léon lança un regard noir au géant, avant de soupirer. 

 

– Allez-y, rigolez si ça vous amuse tant. 

 

– Vous êtes irritable depuis quelques jours Kennedy. Ça ne donne pas très envie de discuter avec vous. 

 

       Léon fronça les sourcils, ne sachant pas trop comment prendre cette diatribe. Il finit par répondre. 

 

– Désolé, mais…

 

– Un certain petit jeune vous manque. 

 

       Nouveau sursaut. Comment diable connaissait-il Rolan ? Léon se tourna vers le chinois, éberlué. L’homme l’observait un léger sourire sur les lèvres. 

 

– Je connais pratiquement tout de vous et de vos amis, Kennedy. Nous avons enquêté sur chacun d’entre vous avec l’accord de Borghèse. Il a toujours compris notre façon de faire. Il respecte cela. Nous avons besoin de lui, mais il a aussi besoin de nous, également.  

 

– Alors si vous ne m’avez à peine adressé la parole ces derniers jours, c’était pour m’examiner en gros. 

 

– Vous avez saisi. J’aime observer les personnes avec qui je travaille avant de leur faire confiance ou pas. J’aurais aimé continuer à parler avec vous, mais le travail nous attend. 

 

       Léon tourna la tête vers l’extérieur. Il aperçut l’homme qu’il attendait apparaitre sortant de son immeuble. L’homme en question regarda autour de lui avant de monter dans une voiture. Dès qu’il démarra et commença à partir, Léon fit de même. Les deux hommes ne se parlèrent plus à partir de ce moment-là. 

 

       Léon et Fang se concentraient pour ne pas perdre la voiture de l’homme en visuel. La manie de ces individus était de faire apparaitre d’autre véhicule de même genre, de même couleur lors des tournants afin de perdre un suiveur présumé. 

 

       Un exercice très épuisant pour le chauffeur afin de ne pas perdre la vraie voiture, mais Fang l’aidait avec une rapidité hors norme. Léon, halluciné, suivait les directives du chinois. Sans son aide, il se serait déjà trompé deux fois de voiture à suivre. En fait, plus il avançait sur la route et plus il avait l’impression d’être en présence de Sven, sans l’être. 

 

       Les deux hommes avaient des différences. Sven était déjà beaucoup plus moqueur, mais tous deux avaient une vision peu commune et une patience énorme. Léon avait vite donné une confiance aveugle à son coéquipier habituel et il se rendit assez vite compte qu’il pouvait aisément faire de même avec ce chinois. Il respirait la confiance et le savoir-faire. En même temps, être le bras droit de Meng Bào, cet homme ne pouvait pas être un idiot incompétent. Ce serait vraiment stupide. 

 

       L’homme poursuivi se dirigeait vers le quartier chaud de la ville, au plus près des usines désinfectées. Léon eut un sourire désabusé. Pourquoi est-ce que c’était toujours dans ce genre de lieu où tout pouvait s’écrouler d’un instant à l’autre ? Non, mais sérieux quoi ! 

 

       Ne voulant pas être repéré, Léon bifurqua afin de s’arrêter sur le parking d’une vieille boutique à l’abandon. Une vieille pancarte indiquée à vendre, donc cela ne devrait pas inquiéter les hommes de l’usine s’ils repéraient leur voiture. Fang sortit en premier du véhicule faisant attention d’être le moins visible, mais sans pour autant se cacher. Il agissait avec naturel. Léon le rejoignit près de la porte de la boutique fermée d’un cadenas. Il fut à nouveau impressionné avec quelle vitesse le chinois parvint à faire sauter la serrure. 

 

– Euh ? C’est de l’infraction, vous savez ? 

 

– Non sans blague, Kennedy ? Vous avez beaucoup d’humour. Comme si je ne le savais pas, répliqua le chinois moqueur avant de pénétrer plus avant dans la boutique vide et poussiéreuse.

 

       Fang, sans faire plus cas du désordre de la boutique, celle-ci ayant eu le droit à plusieurs squattages au vu du nombres de bouteilles d’alcool vide, de vomis et sacs de couchage peu reluisant, se rendit directement vers la direction visuelle pour observer aisément et en toute sécurité l’usine désinfectée. 

 

– Parfois, c’est nécessaire, répondit-il, finalement. 

 

       Léon grimaça à l’odeur nauséabonde avant de rejoindre le chinois. 

 

– Je sais. Et puis, ce n’est pas comme si nous suivions réellement les règles du jeu. 

 

       Fang hocha la tête en réponse. Il se mit à observer la zone, très concentrée. 

 

– Il y a cinq hommes armés sur le devant, deux près du grillage et les trois autres font des rondes. Et je dirais également deux autres à l’étage supérieur, finit-il par lâcher. 

 

       Léon se mit en devoir de les repérer à son tour. Il mit bien plus de temps à les trouver. C’était agaçant. Il fronça les sourcils. Sans quitter l’usine de vue, Fang raconta :

 

– J’ai passé toute ma vie à observer pour échapper aux coups, à déchiffrer les adultes pour éviter de faire des erreurs ou me faire remarquer. Les seules personnes ayant toujours réussi à me surprendre sont Meng, Jiao et Isei, mon compagnon. Je devrais aussi rajouter Li et Jian. Ils sont pas mal dans leur genre aussi. 

 

       Léon hocha la tête pour confirmer les dires, bien qu’il ne connût pas le fils aîné Bào à part de nom. Par contre Jian, il l’avait déjà côtoyé assez pour affirmer le côté étrange du personnage. 

 

– C’est étrange. Habituellement, vous ne parlez pas de la famille Bào sans mettre « Maître » devant. 

 

– Bien vu. Je le faisais et il m’arrive encore de le faire par habitude. Mais, ils m’ont tous forcé à arrêter. Ce sont des gosses ingrats. 

 

       Léon lui jeta un regard stupéfait. Mais, Fang souriait. 

 

– Peut-être parce qu’ils vous estiment beaucoup et que vous faite partie intégrale de leur famille. 

 

– Je sais, répondit simplement Fang, avant de regarder Léon à nouveau. Nos hommes ne devraient plus tarder à se positionner. Mais, nous devrons attendre le soir avant d’agir. 

 

       Se positionnant le dos contre le mur, Fang croisa les bras. Il tourna son visage vers la fenêtre, inquiet. Les pauvres gosses devront tenir le choc encore un moment. Il espérait sincèrement ne pas arriver trop tard, mais il ne pouvait pas agir imprudemment, non plus. 

 

– Alors Léon ? Qu’est-ce qui vous empêche de vous rapprocher du jeune Rolan ? 

 

       Léon sursauta comme un beau diable, manquant de faire chavirer son portable. Heureusement, il avait eu le temps d’envoyer un message à ces hommes. Bordel ! Qu’il pouvait être énervant ce chinois ! C’était la deuxième fois qu’il le surprenait et ici, juste parce qu’il l’avait appelé par son prénom. 

 

– P’tain ! Ça vous amuse souvent de déconcerter vos interlocuteurs ? 

 

       Fang émit un petit rire. 

 

– Plaisant surtout quand ils sont aussi vifs que vous ? Alors ? Pourquoi l’homme habitué à foncer tête baissée tel que vous devient-il intimidé face un mignon jeune homme ?

 

       Léon soupira avant de se passer une main dans ses cheveux bruns. 

 

– Vous êtes bien curieux. J’ai juste eu l’impression que si je faisais comme à mon habitude, je l’aurais braquée tellement que ça aurait foutu tout en l’air. Rolan a beau avoir une grande gueule, il a tendance à souvent prendre la fuite facilement. 

 

       Mettant les mains dans ses poches, il baissa son regard bleu sur le sol poussiéreux. 

 

– Et puis il y a ces fameuses douleurs. 

 

– Ah ! Je comprends mieux. Ces douleurs sont le fruit d’un état psychologique. Une certaine défense, si on peut dire ainsi. Le corps et l’esprit se rappellent que l’acte sexuel amène de la douleur, de la souffrance, du déplaisir et que le reste est truqué par les drogues, expliqua Fang, le regard perdu. 

 

       Reportant son regard vers l’usine, le chinois reprit :

 

– Je vous raconte une petite histoire. Ma défunte femme Aya avait été vendue par ses parents à un proxénète pour payer leur dette. Cet homme s’est mis à la droguer afin qu’elle soit plus malléable et surtout dépendante. Je l’ai sorti de cet enfer, mais elle est restée enfermée dans sa douleur. Alors oui, elle m’a offert un fils, mais les relations sexuelles lui faisaient une peur bleue. En gros, elle les acceptait par devoir et non par plaisir. 

 

       Fang haussa les épaules et finit par dire. 

 

– Je voulais son bonheur et elle a fini entre les mains d’un tueur en série. Cruel destin, n’est-ce pas ? 

 

       Léon blanchit. 

 

– Merde, désolé. 

 

       Fang secoua la tête tout en esquissant un léger sourire triste. 

 

– Pourquoi l’être ? C’est moi qui ai voulu vous en parler, c’est tout. J’aurais toujours sa mort en travers de la gorge. Je ne me pardonne pas même si je n’ai pas eu vraiment le choix. Léon ? Ne laissait pas ce sentiment de souffrance prendre de l’ampleur chez Rolan. Vous aviez agi avec discernement au début, mais maintenant il vous connait. Il sait comment vous êtes à l’origine. Alors, ne réfléchissez plus et foncez. Si j’avais agi avec discernement à l’époque alors peut-être qu’Aya aurait été différente. Je ne le saurais jamais. 

 

– Est-ce que vous l’aimez toujours ? 

 

– Elle est la mère de mon fils, Léon. Je garde pour elle une certaine affection. Mais, je suis vraiment devenu entier quand j’ai fait la connaissance d’Isei. 

 

       Léon garda le silence. Les paroles de Fang résonnaient en lui. Les deux hommes continuèrent à discuter tout en surveillant l’usine. Ils ne pouvaient pas voir ce qu’ils se tramaient à l’intérieur, mais ils pouvaient voir le changement des rondes et le nombre d’hommes qu’ils pouvaient y avoir approximativement. 

 

       Le soir allait bientôt tomber. Enfin. À ce moment-là, l’homme suivi dans l’après-midi reprit la route, en emmenant un garçon avec lui. Léon serra les dents. Fang, quant à lui, attrapa son téléphone. 

 

– Zhigen ? Dès que le gars n’est plus visible de l’usine, occupe-toi de lui. Veille à ce qu’il n’arrive rien à l’enfant. 

 

– Ok, mon oncle. Puis-je lâcher mon pit-bull ? Il a une envie de terrible de faire un carnage. 

 

       Fang leva les yeux au ciel. 

 

– Arrête de parler de ton mec comme d’un chien. 

 

       Fang raccrocha, mais il put entendre le rire de son neveu à l’insulte en russe venant surement de son compagnon. 

 

– Votre neveu semble être un sacré phénomène, lança Léon, amusé. 

 

– Je ne vous le fais pas dire. Il a fallu qu’il s’entiche d’un russe au caractère explosif. Et il adore y mettre le feu. 

 

       Les deux hommes se mirent à rire, avant de reprendre leur sérieux après l’appelle de Zhigen pour annoncer que la mission fut accomplie avec brio, sans égratignure pour eux et la victime. Le moment d’agir venait enfin de sonner. 

 

       Avant de rejoindre les autres, Fang et Léon se changèrent, mettant des vêtements plus appropriés, puis tenant une arme chacun, ils rejoignirent le lieu de rendez-vous. Dix hommes du clan Bào et cinq hommes sous ces ordres, Léon se demandait sérieusement si cela suffirait contre ces hommes. 

 

       Il se secoua. Il n’avait pas à avoir de doute maintenant. Ce n’était pas dans ses habitudes et puis il n’était pas seul à gérer. Fang Wei avait l’habitude de ce genre d’affaires. Et Léon, loin d’être un imbécile, préféra se mettre sous ces ordres avec ces hommes. 

 

       Fang fit un simple geste et la troupe se mit en marche. Les hommes du clan n’avaient pas vraiment besoin d’ordre, ils savaient ce qu’ils devaient faire. Léon put ainsi admirer la vitesse d’exécution et surtout l’harmonie de ces hommes entre eux. Ils n’avaient pas besoin de parole. Ils se faisaient confiance mutuellement. C’était très impressionnant. 

 

       En moins de temps qu’il faut pour le dire, les veilleurs faisant la ronde fut mis K.O. et remplaçait par certains d’entre eux. D’autres grimpèrent avec dextérité l’usine afin de gagner l’étage supérieur pour éliminer les deux veilleurs du haut et prendre leur place. 

 

       Quand ce fut fait, Fang et Léon purent pénétrer dans le bâtiment en douce. Il y avait tellement de destruction que les deux hommes pouvaient se cacher facilement. Avant de gagner le visuel du centre, ils durent éliminer deux surveillants. Le centre montrait une sorte de scène où de jeunes filles et de jeunes garçons étaient exposés comme du bétail fasse un groupe d’homme habillé en costard. 

 

       Pas loin de la scène, Léon aperçut deux cadavres d’enfants. La nausée et le dégout lui montèrent aux narines. Comment pouvait-on être aussi abject ? Ces pauvres gosses n’avaient eu aucune chance de pouvoir s’en sortir. Fang jeta un coup d’œil nouveau dans la pièce centrale. Il repéra ces hommes. Tous étaient placés où il le fallait, alors il donna son signal. 

 

       Le chaos se fit dès que le coup partit et atteignit le front du vendeur sur la scène. Les enfants hurlèrent de terreur et ils se recroquevillèrent sur eux-mêmes. Fang soupira de soulagement. Si l’un d’eux avait tenté de s’échapper, il aurait pu être blessé par une balle perdue. Là en hauteur sur la scène, ils risquaient moins. 

 

       Fang et Léon se mirent à leur tour à tirer sur les hommes afin de les neutraliser. Deux d’entre eux parvinrent à fuir vers les étages supérieurs. Léon et Fang foncèrent à leur poursuite tout en évitant du mieux qu’ils purent les déchets jetés par ces hommes. 

 

       À un moment, les deux hommes poursuivis se séparèrent. D’un commun accord, Fang et Léon firent pareil, chacun poursuivant un des hommes. Aucun d’eux ne réfléchissait au danger que cela engendrait. L’adrénaline les aidait à garder leur concentration au maximum. 

 

       Fang finit par déboucher dans un endroit sans aucun endroit où se mettre à l’abri. Mais, il n’avait plus de munition et le criminel non plus. Par contre, il n’avait pas pensé à la perspective d’un otage. 

 

       Le criminel se tenait devant Fang tenant un jeune enfant très maigre aux longs cheveux vert. Il reculait de plus en plus vers le jour, c’est-à-dire vers le vide. Fang se rapprocha à son tour aux aguets. Qu’est-ce que cet homme manigançait avec l’enfant ? Il eut vite la réponse. 

 

       Le criminel nargua Fang avec un ricanement avant de jeter l’enfant en pleure vers le vide. Fang ouvrit les yeux de stupeur avant de hurler et de foncer rapidement vers eux. Il ne chercha pas à savoir si ce qu’il faisait été dangereux ou pas, mais en tout cas il se jeta en direction du vide afin de tout faire pour attraper la victime. 

 

       Fang parvient à attraper le bras de l’enfant, mais il ne put empêcher leur chute. La jeune victime hurlait de terreur. Le chinois parvint à le soulever vers lui, tout en se tenant au bord. S’ils tombaient, la mort leur serait assurée. Malgré sa force, Fang fut quand même soulagé que la jeune victime soit un véritable poids plume, obéissant. 

 

       Il sentit alors une douleur à ses doigts le retenant comme il pouvait. Le criminel ricana en lui marchant dessus afin de le faire céder. Fang serra les dents à s’en faire mal. Il avait besoin de libérer sa deuxième main, mais elle tenait l’enfant. Comment faire ? 

 

       Il eut la réponse par la victime elle-même. Celle-ci semblait avoir compris l’urgence de la situation. Elle bougea afin de mettre ses bras autour de son cou, ainsi elle lui libérait sa main le tenant. Fang admirait le courage de l’enfant. Alors, il agit vite et bien. Il parvint à se redresser juste assez pour agripper la jambe du criminel et tira. 

 

       L’homme poussa un hurlement en passant par-dessus du vide. Il s’écrasa au sol dans un bruit sec et craquant. Le chinois tira sur ces bras pour remonter. Il y parvenait presque, mais l’enfant glissa et faillit chuter à nouveau. Fang le rattrapa à temps, mais retomba. Il grimaça sous la douleur de l’étirement de ses muscles.

 

– Bah alors, mon oncle ? Que fais-tu à te balancer dans le vide ? s’exclama alors une voix, amusée au-dessus d’eux. 

 

       Zhigen s’agenouilla avec un autre homme, blond court. Il se pencha d’abord pour récupérer l’enfant. Ensuite, avec son compagnon, il prit un bras de son oncle afin de l’aider à revenir sur la terre ferme. Fang resta assis sur le sol, tentant de reprendre son souffle. Finalement, il allait accepter le poste que lui offrait Meng. Le travail sur le terrain n’était plus de son âge. La direction d’un hôpital sera un jeu d’enfant contrairement à ce qu’il faisait depuis des années. 

 

       L’enfant se mit à pleurer à chaude larme et se jeta sur Fang. Le chinois le serra avec tendresse. Il adressa un sourire de remerciement à son neveu et à son compagnon. 

 

– Merci d’être arrivé à temps. 

 

– On a eu un appel d’un des agents. Il te voyait en mauvaise posture, mais trop loin pour intervenir. Évite de nous refaire ce genre de coup foireux. J’ai cru avoir une crise cardiaque.

 

– C’était la dernière fois, Zhigen. Je change de boulot. 

 

– Youpi ! Shan Yu et Isei vont enfin être rassurés. 

 

 

 

       Léon poursuivit le sien de criminel. Il dut éviter plusieurs pièges. Le criminel n’avait plus de balle tout comme lui. Il espérait que tout allait bien du côté de Fang. Il se promettait de foutre une sacrée raclée à cette ordure pour l’avoir fait courir dans une usine aussi dangereuse. Il avait échappé à une chute, à se prendre dans le bide une tige de métal. Il allait lui faire avaler sa race de pute à ce chien galeux. 

 

       Le criminel avait pris de l’avance. Mais, Léon pensait sérieusement qu’il n’y avait pas d’issue. Alors, il ne s’inquiétait pas. Mais, en arrivant enfin dans la seule salle qui restait encore intacte, il déchanta. Elle n’avait pas été prévue au programme. Comment avait-elle fait pour arriver ici avant lui ? 

 

       Léon stoppa net. Que devait-il faire ? Cette maudite femme venait tout simplement de tuer le criminel. Le jeune homme avait espéré le capturer vivant afin d’avoir des renseignements, mais non. Il avait fallu qu’elle le tue. Quelle poisse ! 

 

– Et bien, qui voyons-nous ? Léon Kennedy. Ça faisait un bail que je ne vous avais point vu.

 

       La femme, vêtu toute de cuir rouge dont même les cheveux avaient cette nuance, s’approcha avec un sourire amusé. Elle le narguait comme à chaque fois. Léon la trouvait vraiment chiante. Et pire que tout, il détestait la voir avec cette cravache dans les mains. Il se souvenait très bien de sa douleur. 

 

       Le sourire de Red’Line s’agrandit. Elle pencha la tête avant d’attaquer par surprise. Léon parvint sans trop mal à stopper le bras. Elle réattaqua d’une autre manière. Il se baissa rapidement, mais il ne put éviter le croche-pied. Il parvint à s’éloigner d’une pirouette, mais grimaça en recevant le bout de la cravache sur sa fesse droite. Bordel que ça faisait mal ! Et elle se foutait clairement de sa poire en plus. 

 

– Mon petit chou, tu m’en veux d’avoir tué ta proie. Mais, il fallait courir plus vite. 

 

       Et v’lan ! Léon recula à temps et éjecta sa jambe repoussant ainsi la femme, toujours hilare. C’était un jeu entre eux, depuis la première fois où ils s’étaient rencontrés. Red’Line ne lui voulait aucun mal, elle aimait juste le titiller. D’après Borghèse, il y aurait deux Red’Line, l’une plus jeune que l’autre. Était-ce vrai ? Dans ce cas-là, laquelle avait-il devant lui ? 

 

– Cela t’intrigue, n’est-ce pas mon chou ? Vous devriez regarder dans le coffre près de la scène. Mais, les connaissant, il doit y avoir un piège donc je ferais attention avant d’ouvrir si j’étais toi.

 

       Red’Line se mit à nouveau en mouvement, mais plus rapidement. Léon grimaça. Il allait avoir mal partout, c’était clair comme de l’eau de roche. Cette femme était un vrai démon. Chaque coup frappait pour faire mal, mais il savait qu’elle retenait ces coups pourtant et comme d’habitude, il finit sur le sol, sur le dos avec elle sur lui. Elle riait. 

 

– C’est toujours amusant de se battre avec toi. As-tu vu ? J’ai fait quelques mouvements de Ada Wong comme dans Résident Evil. Oh ! D’ailleurs, j’ai adoré y jouer. Mais, je t’assure, tu es beaucoup plus sexy que le personnage du jeu. 

 

– Je m’en bats les couilles. Vire tes fesses, Red’Line. 

 

       La femme se pencha. Elle lui tapota la bouche d’un doigt, riant toujours. 

 

– Prends bien soin de Rolan, petit chou. Sinon cette cravache, je te l’enfoncerais bien profond à tel point que tu ne pourras plus te relever. 

 

       Elle lui tapota gentiment la joue avant de se relever. Elle ramassa un dossier. 

 

– Par contre ceci est pour moi ? Bye bye, petit chou. 

 

       Léon grimaça en se redressant. Comme il avait dit, tout son corps le faisait souffrir. Il regarda autour de lui. Elle avait disparu. Comment faisait-elle son compte ? Il secoua la tête. Il devait descendre et prévenir pour le coffre. 

 

       Léon eut bien du mal à retrouver son chemin. Il finit par se retrouver devant un homme assez grand et blond. Cet homme lui lança un regard noir. 

 

– On n’a pas idée de se perdre, Kennedy s’exclama l’homme avec un fort accent russe. 

 

– Qui dit que je me suis perdu ? 

 

– Moi. Et arrêtez de me contredire. J’en ai déjà ma claque, alors fermez là. Je vous ramène auprès de Fang. 

 

       Fang attendait près d’un véhicule de secours, appelé par Zhigen. Le jeune garçon, aux cheveux verts, ne voulait pas quitter le géant. Celui-ci lui caressait les cheveux pendant que l’infirmier observait ses blessures. 

 

       D’après le peu qu’il avait pu savoir, le garçon se nommait Nawelle, il était d’origine polonaise. Son frère, le trouvant inutile, l’avait vendu à un marché d’esclave. Mais, il était une marchandise défectueuse, d’après ce que le vendeur lui avait dit. Et il n’était pas aussi jeune qu’il le pensait. Nawelle venait d’atteindre sa seizième année, pendant sa captivité.

 

       Léon se faisait soigner également à leur côté. Il avait l’impression d’être passé dans un rouleau compresseur. Il avait raconté sa mésaventure avec Red’Line et le conseil pour le coffre. Aleksei l’avait trouvé dans un recoin de la scène. Maintenant, il se trouvait devant eux.

 

       Zhigen se trouvait accroupi devant. Il l’avait observé sous toutes les coutures. Mais, il n’avait trouvé aucun piège. Mais, celui-ci pouvait se déclencher en ouvrant le coffre violemment ou en se trompant de code. 

 

– Comment allons-nous l’ouvrir ? demanda le jeune chinois, en se tournant vers son oncle. 

 

       Le jeune garçon aux cheveux vert tira sur la manche de Fang. Celui-ci se pencha vers lui. 

 

– Moi avoir vu, connait. 

 

– Alors là, tu es un génie mon garçon. 

 

       Nawelle émit un petit sourire timide, mais reprend penaud.

 

– Mais moi pas savoir mot.

 

– Moi, je peux comprendre le polonais. Enfin, je ne pourrais pas parler ou écouter une conversation complète, mais si c’est juste des mots je devrais savoir, dit, alors, Aleksei, en grattant le crâne, pas très à l’aise. 

 

– Et bien, nous allons voir si tu y arrives sinon nous ferons appel à Sven, s’exclama simplement Léon. 

 

– Vas-y Nawelle. 

 

       Rougissant et triturant ses doigts, le garçon énonça alors les mots.

 

– Czerwony  ; Cztery ; Niebieski ; Osiem ; Czerwony ; Osiemnascie ; Zielony ; Trzydziesci dziewiec 

 

                  Aleksei écouta tout en hochant la tête. Il se mit à noter sur un calepin, en même temps. Il finit par lâcher. 

 

– Ah bah, ça va. Je n’ai pas perdu la main. Alors, c’est : Rouge ; 4 ; bleu ; 8 ; rouge ; 18 et Vert ; 39.

 

       Et à peine venait-il de finir qu’un déclic se fit entendre, Zhigen venait d’ouvrir le coffre sans attendre. 

 

– Bordel ! Tu ne pouvais pas attendre qu’on soit tous d’accord. 

 

       Zhigen lança un regard noir à Léon. 

 

– T’insinue quoi là ? Mon mec n’est pas un abruti. Je savais qu’il n’allait pas se tromper, c’est tout. 

 

– Je ne dis pas ça pour l’insulter. 

 

– Zhigen ! lança, d’un ton calme, Fang. 

 

       Le jeune chinois baissa la tête, soumis. Il se redressa légèrement pour regarder à l’intérieur. Il y trouva des dossiers et une fiole coincée près de la serrure. 

 

– Eh bien, votre ami Sven va pouvoir vous aider. Les dossiers sont en polonais. Et si le code avait été faux, ils auraient été acidifiés. 

 

       Fang posa une main sur la tête du jeune garçon. 

 

– Merci beaucoup, Nawelle. Tu nous as beaucoup aidés.

 

       Le garçon aux cheveux verts leva la tête vers le grand chinois et il secoua la tête. 

 

– Pas grand-chose. Moi vivant grâce vous. Nawelle a dette.

 

– Qu’est-ce que tu racontes comme bêtise, minus ? répliqua Fang, en soulevant Nawelle pour le faire grimper dans l’ambulance. Le seul remerciement que tu peux m’offrir, c’est de rester en vie et d’avoir une belle vie. 

 

– Bah ! C’est simple, mon oncle. Si tu veux qu’il ait une belle vie, tu n’as qu’à t’occuper de lui comme tu l’as fait avec moi, s’exclama Zhigen, en entourant le cou de son oncle, en riant. Je suis certain qu’Isei va adorer le bichonner ce petit. 

Publicité
Commentaires
S
Alors là... Mais là... ! Ce chapitre est tellement parfaiiiiiit ! L'action est méga bonne, bien décrite, on s'y croirait juste de trop *-* Puis j'ai souri tout le long grâce à Fang et Léon, puis les petites allusion à Isei, Roro... Et shit, puis Zhigen et Aleksei, quoi *-* <3 Et enfin l'entrée de Nawelle... Nan mais niouf ! Juste parfait !!<br /> <br /> Ah et, je le redis ici... JE VEUX CRAVACHER LES FESSES DE LEOOOOOOON !!!! :D Qu'il le veuille ou non, je ne lui laisse pas le choix :D Je demanderais même à Rolan de m'aider ! xD
Répondre
Origine1975
Publicité
Origine1975
Newsletter
Archives
Publicité