Requiem Pfefferberg : 01
Le
commencement :
Par la bêtise humaine, pour une simple
broutille, la troisième guerre mondiale éclata. Une guerre sans merci, une
guerre faisant des ravages partout où elle passait. Des hommes, des femmes, des
enfants, désarmés furent massacrés en grand nombre sans aucune pitié.
Aucune ville ne resta indemne. Elles
furent toutes touchées et encore plus par une nouvelle bombe des plus
effroyables créée dans le plus grand secret par une société secrète. La secte
du Soleil montra son visage au monde pendant cette guerre. Elle existait depuis
plus de deux siècles sans que personne en entende parler jusqu’à ce jour.
Pourtant parmi ces membres se
trouvaient des personnalités de toutes nationalités et placées à des postes
clés. Son projet était l’anéantissement de la race humaine afin de laisser la
place à une nouvelle race plus proche de Dieu.
La secte ordonna à ces généraux de
kidnapper le maximum de jeunes filles en bonne santé afin d’en faire les
nourrices de ses guerriers. Dans un premier temps, les scientifiques engagés
créèrent des entités pour la guerre elle-même, des soldats sans âmes propres,
des êtres au cœur froid. Ils furent appelés les Déchiants. Ces monstres ne
faisaient aucune différence entre un homme armé ou non. Leur seul ordre était
de tuer donc ils tuaient. S’ils mouraient, ils étaient aussitôt remplacés.
Personne ne pouvait regretter la mort d’un monstre, n’est-ce pas ?
Ensuite, quand ils s’aperçurent de leur
succès, les scientifiques avec l’accord du Chef actuel de la secte du Soleil s’appliquèrent
à créer des êtres parfaits selon leur avis, les Angios. Pendant les deux
siècles de silence, la secte avait récolté une bonne quantité de données et
surtout de gènes de plusieurs grandes personnalités du monde aimés et détesté
du monde ancien.
Avec tous les moyens dont ils
disposaient, les scientifiques dans leur folie s’amusèrent à jouer à Dieu et
créèrent le premier spécimen en question. Contrairement au soldat sans âme, l’Angio
ne grandit pas dans une cuve jusqu’à sa majorité. Ils choisirent parmi leur
esclave l’élue qui servirait de mère à ce premier enfant.
Le chef de la secte du Soleil le nomma
Paul Pfefferberg. L’Angio ressemblait à un être humain sauf par ses yeux rouges
sang. Il portait une petite marque de naissance, en bas de son rein droit,
représentant la carte du monde. Mais l’étrangeté de cette carte était surtout
sa mobilité.
Depuis le commencement de cette guerre
stupide, la terre elle-même se rebellait de son sort. Sa colère se faisait
également sentir d’une violence absolue. Elle devenait même plus méchante, plus
cruelle que les parasites qui la souillaient depuis des siècles et des siècles.
La terre en avait assez. Elle voulait
punir ses enfants du mal qui lui faisait. Les tempêtes apocalypses, les
ouragans, les tsunamis éclatèrent à tout va pendant plusieurs années faisant
des ravages. Tous les continents se rapprochèrent au fil du temps pour finir
par n’en former plus qu’un seul, immenses. Loin de calmer les hommes devenus
fous, ils se regroupèrent en plusieurs nations afin de continuer une guerre
loin d’être finis.
Paul Pfefferberg fut donc élevé dans le
plus grand secret, dans un lieu sécurisé au maximum. À cinq ans à peine,
l’enfant pouvait soutenir une conversation sérieuse, politique ou autre. À huit
ans, il connaissait tous les arts de combats à main nue, le maniement des armes
blanches et autres.
Entre-temps, les scientifiques créèrent
d’autres modèles du genre. Ils eurent le même résultat, mais un peu moindre.
Certaines de leur expérience échouèrent et les tuèrent sans état d’âme.
Quand le premier spécimen atteint l’âge
de dix ans seulement, il avait atteint la taille d’un homme de vingt ans. Son
corps, son visage, dans sa façon d’agir ou de pensée, rien dans son aspect ne
montrait que Paul Pfefferberg n’avait en fait que dix ans d’existence.
La plus grosse erreur commise par la
secte du Soleil fut surement de croire être assez fort pour pouvoir dominer ces
hommes ou ces femmes artificielles. Paul attendit sagement que ces congénères
atteignent leurs âges adultes. Sa mère d’adoption, sa nourrice, lui avait
souvent parlé du monde, de la terre qu’elle aimait, qu’elle chérissait de tout
son cœur. Cette terre blessait par la bêtise et gouvernait par des hommes
avides de pouvoir, martyrisant les peuples sans défense.
Quand la secte comprit les manigances
de ses femmes, elle ordonna leur exécution. Mal leur en prit ! Les Angios
ne supportèrent pas la cruauté, car contrairement au Déchiants, ils avaient une
âme et des sentiments. Ils se rebellèrent contre leur créateur. Leur véritable
pouvoir apparut à ce moment-là. Des pouvoirs effrayant les simples
mortelles ! Chaque Angio avait leur particularité.
Pour certain, leur pouvoir était le
maniement du poison, ils furent appelés les Arsenyc. D’autres pouvaient créer des
toiles, des pièges afin d’attirer leur proie dans leur filet invisible à l’œil
nu. Ils se nommèrent Arachny. Mais le plus grand et le plus puissant fut le
clan Pfefferberg. Paul en était le Chef incontesté.
Avec ses amis Angios, il détruisit sans
grand effort, d’ailleurs, la secte du Soleil, tuant par la même occasion celui
qui lui avait donné son nom. Paul pouvait tuer sans émotion tout comme les
Déchiants, mais il ne tuait pas sans raison.
Cet Angio ne savait pas pourquoi il avait
été créé, mais il décida, en hommage à cette femme qui l’avait élevé avec
beaucoup d’amour de libérer cette terre qu’elle avait tant chérie.
Il ne se gêna pas le moins du monde à
utiliser les Déchiants pour son propre compte afin d’arriver à ses fins. Dans
un sens, une nouvelle guerre éclata, mais plus mauvaise que celle auparavant,
car les hommes durent combattre non seulement ces hommes artificiels, mais
aussi la terre, car celle-ci semblait avoir pris la décision d’être du côté des
Angios.
Cette guerre dura très longtemps, car
contrairement aux humains, les Angios vivaient bien plus longtemps en termes de
longévité. Non seulement ils devenaient adultes en dix ans seulement, mais
pouvaient vivre à plus de deux cents ans. Leurs physionomies ne changeaient pas
non plus sauf à leur dernière année de vie. Seulement à ce moment-là, leurs
cheveux devenaient blancs comme neige.
Les Angios, contrairement à ce que pouvaient
penser certains humains, n’étaient en rien des êtres cruels et sans pitié.
Jamais, ils ne tuèrent des enfants. Ils les protégeaient du mieux qu’ils
pouvaient parce qu’ils représentaient la nouvelle génération. Finalement grâce
aux Angios et à ces jeunes humains, la paix finit par revenir.
La terre reprit ses droits et redevint
au fil des siècles un endroit bon à vivre, verdoyant de toute part. Le climat
redevint également plus stable et l’air pur sans plus aucune trace de
pollution.
L’immense continent se transforma en
cinq royaumes, Noslado, Carimba, Elhalyne, Soleda et le plus grand Inonumy,
gouvernés au début par un Angio désigné à l’époque par un descendant direct de
Paul Pfefferberg.
Les Angios femmes pouvaient enchanter
comme toute humaine alors les Angios mâles épousaient souvent un membre de leur
race, mais il arriva également comme le fit Paul de prendre une humaine, même
si la tristesse de voir l’être aimé partir bien avant pouvait être
insoutenable. Contrairement aux humains, les Angios ne pouvaient aimer qu’une
seule personne dans leur existence, ce qui rendait cette personne plus sacrée à
leurs yeux rouge ou argenté.
Les humains ne se plaignaient pas le
moins du monde d’être gouvernés par ces hommes, car leur sagesse et leur bienveillance
ne les privaient aucunement de leur liberté. Ils pouvaient s’exprimer librement
sans risque d’être mis au cachot pour avoir contredit la royauté.
Mais bien évidemment, la convoitise, la
jalousie n’avait pas disparu pour autant. Il arrivait souvent des combats pour
protéger les royaumes contre ces hommes qui voulaient reprendre le pouvoir.
Il y avait aussi les Angios qui ne
possédaient pas de pouvoir magique. Ils étaient reconnaissables surtout par
leur marque de naissance. Alors que les vrais Angios possédaient cette marque
sur leur rein droit, les autres, sur leur rein gauche. Ainsi dès l’enfance, les
parents pouvaient savoir si leur enfant possédait ou non les pouvoirs d’Angios.
Ainsi commença l’histoire de Requiem, le plus jeune fils du Roi Archibald
Pfefferberg. Le Roi d’Inonumy, le Royaume du centre, le plus grand d’entre les
cinq n’avait en rien hérité de la noblesse, de la bienveillance de ses ancêtres
Angios. Cet homme jalousait tous les Angios possédant un pouvoir, car lui-même
n’en possédait pas.
Quand sa femme mit au monde leur
troisième enfant, la rage et la folie le gagnèrent en force. Son fils Requiem
portait la tache de naissance à son rein droit. Il serait un puissant Angio et
son père finit par le jalouser et à en avoir peur également.
Il finit par l’enfermer dans un cachot
afin de lui faire subir toute sorte d’expérience afin dans faire son chien de
garde. Son fils lui servirait d’arme pour conquérir le monde. Après des siècles
de paix, les humains allaient de nouveau connaitre la guerre, la famine et la
peur.